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La majorité des Congolais ne fait pas confiance aux institutions publiques, selon un sondage de Target.

Dans une étude réalisée par Target entre mars et juillet dans les 26 provinces de la RDC, les Congolais ont donné leurs opinions sur les institutions publiques de la République Démocratique du Congo pour cette année 2020. Ils se sont exprimés sur les institutions Président de la République, le Gouvernement, l’Assemblée Nationale, le Sénat, le Pouvoir Judiciaire, les Gouvernements provinciaux, les Assemblées Provinciales, l’institution d’appui à la démocratie (CENI) ainsi que les Forces Armées de la République Démocratique du Congo (FARDC).
Nombreux parmi eux ont une mauvaise image de ces institutions et ne leur font pas confiance. Target fait de recommandations pour redresser cette courbe négative et pessimiste vis-à-vis ces grandes institutions du pays. Seule l’institution Président de la République a rencontré des opinions favorables au-dessus de la moyenne. Les actions des autres institutions restantes ont été jugées négatives, leurs notes en-dessous de la moyenne. Le gouvernement national est à 42% des avis favorables. Le sondage révèle que moins d’un congolais sur deux fait confiance à l’actuel gouvernement du FCC-CACH. Les préoccupations principales des populations congolaises demeurent socio-économiques. Et ils pensent que le gouvernement ne les priorise pas.
Le Parlement avec ses deux chambres est également mal côté. 36% seulement de Congolais font confiance à l’Assemblée Nationale et 32% au Sénat. La mauvaise appréciation des députés vient du fait de leurs promesses électorales non tenues (améliorer le social, construire les infrastructures, etc.). Ce qui n’est pas le rôle de cette institution qui a la mission de voter les lois et contrôler le gouvernement, les entreprises publiques, les établissements et services publics. Il faut souligner que 42% des congolais font confiance aux femmes députées que les hommes. Le Sénat reste lui sous l’ombre de l’Assemblée Nationale. Cette institution est méconnue du grand nombre des Congolais tout comme son rôle. Beaucoup de Congolais ne s’y reconnaissent pas, d’après les données de cette enquête. Les institutions provinciales, le Gouvernement provincial et l’Assemblée provinciale sont respectivement à 35% et 29% d’opinions favorables.
La justice en République Démocratique du Congo est réputée corrompue et à la solde de plus forts qui la manipulent contribuant à de fréquents abus de pouvoir, de violations des droits humains et aux frustrations. Plusieurs provinces donnent des opinions défavorables au pouvoir judiciaire. La Commission Électorale Nationale Indépendante (CENI) garde l’image la plus ternie de toutes les institutions avec 28% de crédit que les Congolais lui accordent. Ceci s’explique les dernières élections de 2018 et 2019. La plupart des répondants n’ont pas apprécié l’organisation de ces élections même si certains d’entre eux ont relevé des points positifs. Le Président Tshisekedi et les FARDC appréciés Les Forces Armées de la RDC (FARDC) elles, bénéficient de la sympathie auprès de beaucoup de Congolais surtout dans 18 provinces. Grâce à la communication sur les offensives menées sur plusieurs fronts en RDC, les FARDC sont à 59% des bonnes opinions. Elles atteignent la barre 90% ou plus dans les provinces de Lomami (98%), au Nord-Ubangi (95%), à Tanganyika (93%), au Maniema (90%). L’institution Président de la République recueille 57% d’opinions favorables des Congolais. Il jouit de la confiance des Congolais pour la mise en place de la gratuité de l’enseignement et de sa volonté de changer les choses. La population lui accorde également le bénéfice du doute pour certains ratés du fait qu’il n’a pas de majorité au parlement et dans les provinces.
Pour redorer l’image des institutions publiques Target fait de recommandations suivantes:

  • Recourir régulièrement aux enquêtes indépendantes auprès de la population mais aussi auprès des différents partenaires nationaux et internationaux pour recueillir les avis et attentes dans une perspective d’amélioration. En principe, toute décision importante émanant des institutions devrait faire l’objet d’enquêtes préalables afin de s’assurer de leur efficacité et/ou de leur capacité à répondre une attente non satisfaite.
  • Chaque province a ses réalités et ses habitants des attentes spécifiques. C’est donc important pour les institutions de mettre en place des politiques qui tiennent compte des aspirations réelles et spécifiques de chaque province. Des visites régulières des autorités dans différents coins du pays et l’organisation des manifestations (fêtes d'indépendance, conseils des ministres, …) devraient permettre d’attirer l’attention sur une province et régler ses problèmes spécifiques.
  • Il existe parfois un déficit communicationnel entre l’élite et la population. Target encourage les institutions à utiliser différents types de communication pour atteindre toutes les couches de la population. Le recours de temps en temps pour certains sujets aux leaders d’opinions locaux peut aussi être envisagé. Les Congolais pourraient parfois être attirés par des interlocuteurs qui les ressemblent, qui parlent comme eux. L’un des objectifs de cette communication consistera à améliorer la confiance donnée par les citoyens à l’exécutif, aux pouvoirs législatif et judiciaire et à la CENI. Les rôles et les actions de chaque institution devront être vulgarisés pour permettre aux Congolais de bien situer la responsabilité de chacun.
    • Le sondage a été réalisé en août 2020 dans les 25 chefs-lieux des provinces sur un échantillon de 1957 personnes dont 985 hommes et 972 femmes, représentatif de la population congolaise âgée de 18 à 65 ans et plus. La représentativité de l’échantillon est assurée par la méthode des quotas appliqués aux variables : sexe, âge, occupation et ville de résidence.
      Pour vous procurer les résultats complets de cette étude, nous contacter au +243 97 013 44 54, + 243 82 000 14 03 ou écrire à info@target-sarl.cd
      Samedi, 10 Octobre, 2020 - 18:39