Etude Target : les Congolais se sont prononcés sur l’homosexualité, la peine de mort, l’avortement et le terrorisme
Le monde fait face aux différents phénomènes de société qui bousculent les habitudes, sont à l’origine des crises ou suscitent des réactions en sens divers. Parmi ces phénomènes se retrouvent l’homosexualité, la peine de mort, l’avortement et le terrorisme religieux. Ces sujets sont peu débattus en République Démocratique du Congo. Le cabinet d’études de marchés Target s’est penché sur ces différentes thématiques en vue d’obtenir les différentes opinions de la population congolaise.
De cette enquête de Target réalisée en 2020, il ressort que 9 congolais sur 10 sont contre l’homosexualité, le pays étant à très forte dominance chrétienne. 3% seulement restent favorables à une loi portant sur l’autorisation du mariage homosexuel. Les provinces de l’Equateur et du Lualaba restent entièrement défavorables à cette loi.
Le droit à la vie et le droit de ne pas être soumis à des peines ou traitements cruels, inhumains ou dégradants sont consacrés dans la constitution congolaise. Malgré le moratoire de fait depuis 2003, la peine de mort n’a pas toujours été abolie en RDC. Les tribunaux prononcent des condamnations à mort. Près de 155 personnes ont été condamnées à cette peine entre 2016 et 2018. En ce jour, les prisons de la RDC comptent plus de 500 condamnés à mort.
Les trois quarts des personnes interrogées soutiennent le maintien de la peine de mort contre le tiers qui souhaite le vote d’une loi abolissant cette sentence. Les provinces les plus favorables à l’abolition de cette peine sont le Haut-Lomami (72%), la Tshopo (62%), Bas- Uélé (59%) et le Lualaba (48%) alors que plus de la moitié des Congolais se disent défavorables à cette loi. Les provinces de Kwilu (88%), du Nord- Ubangi (83%) et de l’Equateur (68%) sont beaucoup plus défavorables que la majorité des provinces.
L’avortement demeure encore une pilule amère pour la société congolaise. 85% des habitants sont défavorables à la loi sur l’avortement. La même tendance est observée au niveau de toutes les catégories. Entre 90 et 100% d’habitants de 11 provinces (Bas-Uéle, Lualaba, Equateur, Tshuapa, Kasaï-Oriental, Sankuru, Kwango, Maniema, Mongala, Lomami et Tanganyika) sont opposés à l’élaboration d’une loi autorisant l’interruption volontaire de grossesse. Les répondants des provinces du Kasaï, Ituri, Sud-Ubangi, Sud-Kivu, Nord- Kivu et Kwilu sont eux opposés à l’avortement dans leur grande majorité. Leurs scores sont tout de même en-deçà de la moyenne de 85%.
La majorité des Congolais interrogés ne veulent même pas que ces trois thématiques soient abordées au cours des prochaines législatures.
Sur la question du terrorisme religieux, 56% des Congolais sont conscients que le terrorisme religieux est une menace pour la RDC. Ils avancent les raisons liées à l’intolérance religieuse (24%), la désorientation de la population par les chefs religieux (19%), les assassinats qui déstabilisent le pays (14%) ainsi que la menace des islamistes en RDC (11%). En revanche, 46% des répondants estiment que le terrorisme religieux ne représente pas une menace pour la RDC. 40% estiment que les églises prêchent l’amour et la paix et 27% disent que le terrorisme est un péché.
Les habitants des Provinces de Lomami (98%), Lualaba (93%), Tshuapa (78%), Maniema et Mongala (75%), Kasaï et Kasaï central (73%), Sankuru (70%), Equateur (68%), Nord- Kivu (63%) ainsi que Kasaï-oriental (60%) affirment que la RDC est sous menace du terrorisme religieux alors que les habitants du Nord-Ubangi (75%), Kwilu (74%), Bas-Uélé (70%), Kwango, Sud- Ubangi et Tshopo (62%), Haut- Katanga (61%) et Sud- Kivu (59%) pensent le contraire.
Ce sondage a été réalisé Du 18 au 24 mars 2020 sur un échantillon de 1957 Congolais recrutés aléatoirement puis interrogés en face-à-face sur base d’un questionnaire électronique. Il s’est déroulé dans les 25 chefs-lieux des provinces de la RDC. L’âge des enquêtés varie de 18 à 65 ans et plus. La représentativité de l’échantillon est assurée par la méthode des quotas appliqués aux variables suivantes : sexe, âge, occupation et ville de résidence.
Mardi, 19 Janvier, 2021 - 09:09