Selon une enquête Target, 68% des Congolais ne croient toujours pas à la gravité de la Covid-19
Le cabinet d’études de marchés Target suit depuis le mois d’avril l’évolution de la pandémie du coronavirus en RDC. Les études successives réalisées par le cabinet évoquent la perception sur la gravité de la pandémie avec ses conséquences socio-économiques. Le rapport du mois d’août aborde en plus de la perception de la gravité de la pandémie, l’impact de la covid-19 sur le revenu et le pouvoir d’achat des Congolais ainsi que la répercussion du respect des gestes-barrières sur les budgets des personnes et ménages.
Cette étude réalisée au mois d’août révèle que 68% des Congolais minimisent la gravité de la Covid-19. Toutes les catégories des personnes interrogées restent dubitatives face à la dangerosité de la Covid. 3% seulement croient en sa gravité, les personnes de 65 ans et plus dans l’ensemble. 46% des personnes qui jugent grave le coronavirus en sont convaincus par les nombres de décès et de contamination qu’ils observent. Le doute sur la gravité de la maladie s’explique également par l’absence de cas positifs dans certaines villes/régions ou de preuves palpables de cas. Chaque mois l’avis sur la gravité de la pandémie a baissé environ de 5% voire chez les personnes âgées de 65 ans plus où la baisse enregistrée est de 24%.
Impact sur les finances
L’enquête rapporte que la situation financière personnelle d’un plus grand nombre de la population congolaise a chuté à 86%, alors que celle des ménages se situe à 76%. 70% des Congolais seraient concernés pendant cette crise sanitaire mondiale. Les Congolais dépenseraient encore plus pour respecter les gestes-barrières d’après 70% des personnes interrogées au cours de cette enquête. Mais dans la province du Kongo Central les avis restent nettement partagés sur cette question. 7 personnes sur 10 estiment que les exigences d’application des gestes barrières à la Covid-19 ont occasionné de coûts supplémentaires par rapport aux dépenses habituelles de ménages.
Target observe la baisse de la garde des populations congolaises face à cette pandémie malgré la hausse de cas de contamination. L’enquête révèle que 70% des Congolais ne croient pas à la gravité de la maladie, ce qui s’expliquerait par l’actuelle crise économique et financière à laquelle fait face la RDC. Le Congolais moyen pense que cette crise est née à la suite de la proclamation de l'État d’urgence par le gouvernement, ignorant cependant la situation économique mondiale.
Les raisons économiques mises à part, le Congolais n’évalue pas la gravité de la maladie au regard du rapport de l’équipe de gestion de la pandémie mais plutôt par rapport à leur environnement direct. Ce qui justifie l’avis largement dubitatif au Kasaï-Oriental, province non touchée par la pandémie et d’autres régions moins touchées à l’exception de Kinshasa.
Pour renverser la tendance, le cabinet fait des recommandations à différents niveaux:
- Intégrer dans les différentes communications la sensibilisation à la médecine préventive
- Organiser les sensibilisations de proximité avec les équipes des bourgmestres et chefs des quartiers en offrant des masques aux habitants des quartiers défavorisés
- Veillez à ne pas perdre l’élan de la communication initiée les mois passés par le ministère de la communication.
- Adopter une sensibilisation des pairs pour faciliter la compréhension et la prise en compte des recommandations.
- Bar : encourager les DJ à faire passer aussi fréquemment que possible les messages de sensibilisation au respect des gestes barrières.
- Dans les églises : encourager les leaders religieux à ne pas verser dans la spiritualisation de la pandémie au risque d’entraver le respect des mesures sanitaires prescrites en cette période de crise.
To the government:
- Revenir à l’accord avec les opérateurs économiques sur l’exonération de certains produits de grande consommation dans les ménages (cossette de manioc, maïs, huile de palme, épices, etc.) afin de faciliter la baisse des prix desdits produits sur le marché de consommation.
- Trouver tant soit peu la possibilité de stabiliser le taux de change en harmonie avec le marché des ventes.
- Identifier avec le concours de la FEC les entrepreneurs exerçant dans le domaine agricole afin de leur faciliter l’acheminement des produits sur le marché de consommation.
- Accompagner avec le concours du fond de solidarité les quartiers et personnes défavorisés dans l’application des gestes barrières en leur apportant les masques.
- Faire des campagnes de proximité alors que certaines activités dont les églises ont repris à fonctionner.
Vendredi, 9 Octobre, 2020 - 15:16