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Covid-19 : une étude de Target dévoile les comportements des Kinois durant la pandémie

Target a mené au mois de juin une étude qualitative sur l’impact de la Covid-19 auprès de la population de la classe moyenne de la ville de Kinshasa. Cette recherche vise à comprendre ce que savent ces personnes de manière sommaire de la Covid-19, leurs nouvelles attitudes et comportements adoptés, leur quotidien actuel et l’impact du nouveau coronavirus dans leurs projets personnels.
Toutes ces personnes interrogées dans le cadre de cette étude reconnaissent que la Covid-19 est une maladie dangereuse répandue dans le monde qui tue indistinctement les personnes de toutes les races. Elles savent aussi que c’est un virus mortel qui touche le monde entier causant d’énormes dégâts à l’économie mondiale. Sur la présence de la maladie en République Démocratique du Congo, ces personnes estiment que le pays n’est pas prêt à faire face à cette pandémie faute de structures hospitalières adéquates et se questionnent sur la réelle existence de la maladie dans le pays. Elles disent ne pas avoir confiance en ce que disent les autorités sur la Covid-19 et pensent que l’économie va sombrer.
Les personnes qui habitent les zones résidentielles ou semi résidentielles (Gombe, Ngaliema, Limete) semblent être plus conscientes que celles vivant en zone non résidentielles (Kalamu, Kasa-Vubu). Les rumeurs qui accompagnent la pandémie du coronavirus ont pour sources les "Dits", les "Croyances" et les "Incroyances". En ce qui concerne les "Dits" par exemple les répondants estiment que le coronavirus est une maladie peu maîtrisée et n'a pas de traitement exact. Et aussi les symptômes et l'origine vraie de la maladie ne sont pas clairement définis et sa gestion au pays demeure opaque. Ces personnes issues de la classe moyenne pensent aussi que si les gens croient en cette maladie c’est parce qu’il y a de personnes qui meurent et ils ont vu la vidéo de personnes guéries témoigner (Croyances). D’autres par contre ne croient pas parce qu’il n'y a pas une information claire sur cette pandémie au niveau du gouvernement et surtout avec la spéculation sur l’achat des morts par l’équipe de riposte (Incroyances).
Les répondants se sont exprimés également sur le confinement. Certains estiment que la ville de Kinshasa n’a pas été totalement confinée et que le seul fait d’entrer et de sortir de la commune même avec les autorisations enlève “l’étiquette de confinement’’, rendant possibles les contaminations. Les hommes interrogés affirment que le confinement partiel de la ville permet de contrôler la progression de la pandémie. Ils pensent tout de même que l’impact financier négatif est énorme sur les petits commerçants et les PME exerçant dans la commune de Gombe. Les personnes interrogées reconnaissent aussi que le confinement réel au sens du terme est impossible car nécessite d’énormes moyens financiers de la part du gouvernement.
La réadaptation de l’hygiène de vie
L’étude permet également de constater que les pratiques d'hygiène sont adoptées en fonction de moyens financiers et des messages de prévention véhiculés pour lutter contre le coronavirus. Il y en a celles qui sont les plus courantes car moins coûteuses et peu contraignantes. Comme, le lavage régulier des mains à l’eau courante et au savon à domicile ou dans les commerces. Concernant le port du masque en public rendu obligatoire, celui en tissu de pagne africain est plus utilisé parce qu’il est moins cher et donc plus accessible. Les répondants affirment avoir proscrit les salutations à la main. Certains les substituant aux salutations aux coudes. Autres solutions hygiéniques employées : l’utilisation de gels hydroalcooliques, le bain après le retour à la maison, le nettoyage des pieds avant l’accès à la maison, le port des gants. Les pratiques quasi-inexistantes dans les foyers sont peu mentionnés dans les campagnes de sensibilisation. C’est par exemple les prises des températures qui ne s’effectuent le plus souvent qu’aux entrées des supermarchés.
Situation financière inquiétante
Les familles sont durement touchées par cette crise sanitaire, selon l’étude. Elles privilégient en cette période les dépenses vitales. L’enquête note la baisse voire la disparition des revenus, l’augmentation de personnes à charge, la mise en stand-by de projets. Une situation qui ne permet pas à beaucoup de personnes de remplir correctement leurs obligations financières mensuelles. La pandémie a également des effets néfastes sur la vie sociale, une vie à l’occidental de la famille. La vie quasi autarcique (visites très réduites), la disparition des divertissements hors domicile, peu de socialisation, un nouveau monde pour les enfants et une vie religieuse différente. Les familles ont pris de dispositifs médicaux pour lutter contre certaines pathologies y compris le coronavirus. Elles possèdent une boîte à pharmacie plus complète (anti antalgique, anti malaria, antidouleurs, médicaments contre diarrhée et vomissements, etc.). Certaines personnes ont recouru aux solutions naturelles pour traiter les maux courants, mais aussi se protéger contre la Covid-19. Elles ont fait usage par exemple de feuilles d’arbres fruitiers, le bain de vapeur de la solution mentholée et la consommation régulière de boissons chaudes. Les familles ont aussi limité les visites dans les structures hospitalières par peur de se contaminer. L’incertitude sur le lendemain développe chez les répondants un certain recentrage sur les choses essentielles en termes de fréquentations, d’achats de produits et d’usage de l’internet. Target a émis plusieurs suggestions à différentes étapes de l’étude que vous pouvez retrouver en cliquant ici.
Jeudi, 9 Juillet, 2020 - 13:41