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Covid-19 : 83 % des congolais consacrent l’essentiel de leurs dépenses à l’alimentation, selon une étude de Target

Depuis le mois d’avril 2020, le cabinet d’études de marchés Target suit l’évolution de la perception de la Covid-19 en RDC. Il aborde à chaque fois une nouvelle thématique dans le but de fournir aux décideurs et au public des statistiques fiables et indépendantes en vue de mieux orienter les actions de riposte. L’enquête du mois de juillet a mis un accent particulier sur les dépenses des Congolais pendant cette période de pandémie. Elle révèle que les congolais réservent les plus gros de leurs revenus aux dépenses alimentaires.
La plupart d’entre eux, 83%, ont révélé que les dépenses liées à l’alimentation ont augmenté ; C’est principalement à cause de la présence quasi permanente de tous les membres de la famille à la maison en raison des mesures de riposte contre la Covid-19 (confinement de la Gombe, télétravail, fermeture des écoles et universités, chômages et congés techniques,). De nombreuses personnes interrogées estiment que tenir le même train de vie avant l’avènement de la pandémie est devenu un vrai défi. Certains pensent que la sédentarité a une influence sur la consommation. Avant la pandémie, beaucoup sortaient le matin et ne revenaient manger que le soir au retour.
Les dépenses liées à la recharge d’unités pour la communication talonnent les dépenses alimentaires .L’augmentation se situe à hauteur de 79% des personnes interviewées. A la base, le souci de rester en contact avec le monde extérieur, s’informer sur l’évolution de la pandémie, le télétravail ainsi que les cours et/ou les devoirs en ligne pour les élèves. Les mesures de distanciations édictées pour limiter la propagation auraient occasionné une augmentation des dépenses liées au transport en commun. Notons que cette augmentation est constatée auprès de 65% des ménages interrogés et la raison avancée était que les prix de certains tronçons avaient pratiquement doublé à Kinshasa. Le budget relatif à la santé a aussi subi une augmentation durant cette période de pandémie et cela en raison de 58% des Congolais qui disent avoir recouru aux traitements traditionnels ou à l’automédication pour se prévenir de certaines maladies et ne pas se rendre à l’hôpital, craignant une éventuelle contamination. L’adoption de ces pratiques a influé directement sur le budget santé.
Les traitements traditionnels : consommer des décoctions pour prévenir toute contamination est une pratique qui s’est accrue. Les familles ont déboursé de l’argent pour des plantes ou épices médicinales telles que la citronnelle, le gingembre, le Vernonia Amygdalina (Congo Bololo), le Lippia multiplora (Bulukutu) ou encore le basilic sauvage (Lumba Lumba).
L’automédication : une prescription médicale personnelle pour atténuer les symptômes et calmer la douleur ; les prescriptions des pharmaciens sont également prises en compte.
La panique : certaines personnes, aux moindres symptômes (maux de tête, mal à la gorge, fièvre…) se précipitaient à la pharmacie pour acheter des médicaments.
La boisson également fait partie des dépenses prioritaires des congolais. Selon l’étude ils sont 51% , ceux qui pensent que le budget réservé à la consommation de la boisson a été revu à la hausse durant la période de la covid. C’est soit à cause de l’envie de se faire plaisir et gérer le stress du confinement, soit encore en raison de visites des proches, bien qu’étant des occasions rares. Ces occasions sont devenues des moments de plaisir pour savourer ensemble une boisson alcoolique ou non selon les goûts de chacun.
De personnes interrogées dans les discussions de groupes en ligne ont indiqué que leur situation financière a été impactée négativement. Elles expliquent que leurs revenus ont été revus à la baisse et les charges ont augmenté depuis l’apparition du coronavirus en RDC. Subvenir à toutes les charges familiales est devenu difficile. Elles se sont focalisées sur des dépenses primordiales. L’enquête relève quelques aspects ayant conduit à cette situation.
L’augmentation du prix des denrées alimentaires : la dépréciation du Franc Congolais a affecté les coûts d’importation des produits. Les importateurs répercutent les coûts supplémentaires sur les prix de vente.
L’augmentation du nombre de personnes prises en charge : le confinement a affecté les petits commerçants informels ; ces derniers s’appuient sur ceux travaillant pour joindre les deux bouts du mois.
La baisse des revenus : ceci entraîne des restrictions budgétaires en termes d’achats.
L’inadéquation du taux de change pour les salariés en monnaie locale: leurs revenus en monnaie locale est restée statique tandis que les prix des denrées ont augmenté.
Malgré le nombre de cas positifs au coronavirus élevés en Juillet 2020, 6 congolais sur 10 ne sont pas toujours convaincus de la gravité de la maladie sur le sol congolais, principalement à cause de personnes non contaminées dans l’environnement immédiat et le nombre croissant de personnes guéries. Target a formulé quelques recommandations que vous pouvez lire en consultant le rapport global contenu ici.
Vendredi, 28 Août, 2020 - 11:51